31 janvier 2018
Avec la croissance démographique et l’urbanisation accélérée, la demande de ressources augmente sans cesse. Les ruptures d’approvisionnement, les incertitudes économiques à court terme et la volatilité des prix sont autant de facettes de cette concurrence croissante pour les ressources. Le manque de longévité du modèle économique actuel a suscité l’inquiétude des gouvernements, des entreprises et des consommateurs.
Le secteur de l’environnement bâti est l’un des plus gros consommateurs de matières premières. Il représente 50% de la production mondiale d’acier et contribue à hauteur de 25 à 40% aux émissions mondiales de carbone [1]. En conséquence, assurer la sécurité des ressources et promouvoir le développement durable sont devenus des priorités reconnues dans l’industrie. Depuis le tournant du millénaire, la volatilité des marchés résultant des incertitudes et des chocs économiques, tels que les ruptures d’approvisionnement, a rendu les entreprises plus conscientes de leur exposition au risque et de leurs méthodes d’atténuation. L’adoption d’une approche circulaire pourrait permettre au secteur de réduire son impact sur l’environnement, tout en évitant les conséquences financières perturbatrices de la volatilité des marchés des produits de base.
L’économie circulaire est une approche systématique et multidisciplinaire qui offre une chance de dissocier la croissance économique d’une consommation accrue de ressources. La Fondation Ellen MacArthur décrit l’économie circulaire comme suit: «Restaurée et régénérative de par sa conception, elle (qui) vise à conserver les produits, les composants et les matériaux au maximum de leur utilité et de leur valeur à tout moment» [2]. Le modèle offre une approche alternative au mécanisme linéaire traditionnel de croissance de la production économique en réduisant les déchets, en renforçant la sécurité des ressources et en créant une économie compétitive tout en réduisant l’impact environnemental. L’économie circulaire pourrait générer un bénéfice net de 1,6 billion de dollars d’ici 2030, soit 0,8 billion de plus que dans la trajectoire de développement linéaire actuelle [3].
Le Forum économique mondial a indiqué qu’actuellement moins d’un tiers des déchets de construction et de démolition sont récupérés et réutilisés [4], même s’il existe des possibilités de réutiliser ou de recycler les matériaux mis au rebut. Les principes de l’économie circulaire pourraient devenir le paradigme durable d’une économie industrielle restauratrice, invitant l’innovation dans la conception, la construction et la maintenance des villes, des infrastructures et des services.
Alors, où devrions-nous concentrer nos efforts? À la lumière des connaissances actuelles, la priorité devrait être donnée au maintien des matériaux et des composants à leur valeur maximale, afin de maximiser l’efficacité, d’éliminer les déchets et de promouvoir la réutilisation et la réutilisation.
Les progrès technologiques et d’autres innovations favorisent la régénération, le recyclage et de nouvelles approches en matière de conception. La récupération et la réutilisation de matériaux de valeur minimisent les déchets, réduisent les coûts et diminuent la consommation de ressources naturelles. Les matériaux récupérés à partir de flux de déchets, tels que la brique, le béton, le bois, l’acier et de nombreux autres matériaux peuvent remplacer les nouveaux matériaux de construction. En mettant l’accent sur le désassemblage au stade de la conception, on peut accroître l’efficacité des voies d’utilisation secondaire des matériaux et faciliter les possibilités de bouclage plus en aval. Par exemple, en 2018, la militante et artiste Anna Hoover a collaboré avec l’architecte Les Eerkes d’Olson Kundig Architects pour construire une cabine compacte de 693 pieds carrés construite à partir de matériaux principalement récupérés provenant d’habitations et de bâtiments devant être démolis [6].
Des technologies telles que la modélisation des informations du bâtiment (BIM) intègrent des informations sur les matériaux afin de communiquer les externalités négatives, ainsi que les opportunités de recyclage et de refabrication. Cela contribuera à remédier aux problèmes d’inefficacité de la construction et de l’exploitation des actifs, ainsi qu’au renforcement de la flexibilité et de la résilience. Ce type de plate-forme de transparence et d’échange d’informations fournit des «passeports pour matériaux», détaillant la capacité de réutilisation, le contenu toxique et la facilité de démontage de chaque matériau. Grâce à un lien avec l’Internet des objets (IoT), les bases de données créées par les passeports permettent de calculer le contenu des matériaux renvoyés, réutilisés ou réutilisés dans d’autres secteurs et marchés secondaires [7].
Réformer la conception en vue de modifications futures via le remodelage, l’agrandissement ou le désassemblage pourrait maximiser l’efficacité et la performance. Les modules ne sont pas limités par la solidité structurelle, car ils sont des segments d’une structure et permettent ainsi une réforme flexible et une reconfiguration. En 2017, le LHC a lancé au Royaume-Uni un nouveau système de construction modulaire d’une valeur combinée de 1 milliard de livres sterling. Le cadre s’applique aux organisations du secteur public pour les bâtiments non résidentiels. Le framework MB1 offre aux utilisateurs la possibilité d’acheter des unités ou de les louer à court et à long terme [8].
En outre, les développeurs peuvent intégrer des services intelligents dans des modules afin de prendre en charge la maintenance de la longévité des structures. Celles-ci incluent, par exemple, le refroidissement du noyau en béton, la maximisation du système de lumière naturelle et de ventilation, ainsi que les systèmes d’alimentation et de données. Ces avancées permettent des cycles de vie plus longs, une réparation modulaire, une flexibilité de changement et un désassemblage actif. Les bâtiments modulaires favorisent également la conception pour la co-localisation et les espaces de travail flexibles, qui deviennent de plus en plus populaires dans les villes denses. De plus, occuper moins d’espace réduit l’utilisation des ressources nécessaires à la réalisation de la même fonction ou du même service, ce qui entraîne une production moindre de déchets.
Le modèle d’économie circulaire offre une approche alternative pour s’attaquer à la nature complexe et multidimensionnelle de l’environnement construit. C’est peut-être la plus grande opportunité de nous orienter vers une croissance économique durable, la vie urbaine et la création de valeur.
Le modèle d’économie circulaire offre une approche alternative pour s’attaquer à la nature complexe et multidimensionnelle de l’environnement construit. C’est peut-être la plus grande opportunité de nous orienter vers une croissance économique durable, la vie urbaine et la création de valeur.
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