13 juillet 2021
En 2016, les centres de données ont consommé 38,7 % d’électricité de plus que l’ensemble de la Grande-Bretagne. Cette même année, les centres de données ont contribué à 3 % de la consommation mondiale d’électricité et à 2 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre – un impact environnemental global qui rivalise avec l’empreinte carbone de l’industrie aéronautique.
Ces chiffres semblent frappants – et l’impact du secteur s’est en effetaggravé au cours des 5 dernières années, le nombre de centres de données augmentant de manière exponentielle en raison de l’expansion de la bande passante internet, et de la 5G. De 2012 à mi-2019, PLUS DE 7 MILLIONS de centres de données ont été construits et/ou nouvellement mis en service. Cependant, à l’heure actuelle, seule la moitié de la population mondiale est connectée à internet, ceci signifiant que nous sommes encore loin du pic de cette industrie. En réalité, on s’attend à ce que le trafic Internet mondial soit multiplié par deux entre 2020 et 2022.
Au cours des quatre prochaines années, le marché mondial de la construction de centres de données connaîtra un TAUX DE CROISSANCE ANNUEL de 11,2 %. D’ici 2025, la consommation d’énergie des centres de données contribuera à 3,2 % du total des émissions mondiales de carbone et nécessitera pas moins de 20 % de la consommation totale d’électricité. En 2040, les centres de données devraient représenter environ 14 % des émissions mondiales de GES, soit la même proportion que celle des États-Unis en 2019. À ce rythme, la quantité d’énergie utilisée par les centres de données devrait doubler tous les quatre ans, et l’empreinte carbone continuera de croître à la plus forte allure de tous les domaines du secteur informatique.
Outre les impacts liés au carbone et les émissions nocives, les centres de données consomment également une quantité considérable d’eau dans le cadre de leurs activités quotidiennes (aux États-Unis, plus de 174 milliards de gallons d’eau en 2020), notamment pour maintenir les équipements informatiques à des températures optimales. On estime qu’environ 35 % de la consommation d’énergie des centres de données est liée aux systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation (CVC), qui peuvent utiliser des systèmes de refroidissement à eau froide en boucle ouverte ou fermée. La plupart des centres de données fonctionnent à une température comprise entre 21 et 24 degrés Celsius afin de maintenir la fiabilité et les performances des ordinateurs, qui elle même consomme une grande quantité d’énergie. Cependant, les récentes innovations en matière de serveurs, associées à une conception thermique optimisée dans les centres de données, ont rendu possible la mise en place de systèmes refroidis par air libre avec des températures ambiantes de fonctionnement allant jusqu’à 40 degrés Celsius. À mesure que la demande de centres de données augmente, ces types de solutions de conception intelligentes et efficaces deviendront indispensables pour compenser ce qui pourrait autrement signifier des impacts environnementaux majeurs.
L’un des moteurs les plus puissants de l’expansion des centres de données est la popularité croissante des crypto-monnaies et l’intérêt qu’elles suscitent. Tout comme d’autres informations sur internet, cette monnaie nécessite des réseaux informatiques pour sa distribution. La crypto-monnaie Bitcoin, par exemple, est mise en circulation (ou « minée ») à l’aide d’ordinateurs spécialisés dont on estime la consommation d’énergie suffisamment élevée pour alimenter toute l’Irlande.
Comme dans de nombreuses autres industries, les mineurs de bitcoins recherchent une énergie à faible coût pour réduire leurs frais opérationnels. L’énergie à faible coût provient souvent de sources sales, à forte intensité de carbone, comme le charbon. À l’heure actuelle, la CHINE EST LE LEADER MONDIAL de l’exploitation minière de bitcoins, ce qui est en partie le résultat de son stock de charbon bon marché. Sans grande surprise, la Chine est également en tête du classement mondial des émissions de gaz à effet de serre.
Il y a toutefois de bonnes nouvelles. Des centres de données durables, et plus particulièrement des opérations d’exploitation minière de crypto-monnaies durables, sont possibles. Des initiatives telles que le CRYPTO CLIMATE ACCORD visent à décarboniser entièrement le secteur de la cryptomonnaie en réduisant à zéro les émissions liées à la consommation d’électricité dans les opérations liées à la cryptomonnaie d’ici 2030. Une étude récente de l’université de Cambridge a révélé que 39 % du réseau Bitcoin est alimenté en électricité par des sources renouvelables. (HBR) La deuxième plus importante crypto-monnaie, Ethereum, a également entamé sa transition vers des technologies moins énergivores.
Longevity Partners aide actuellement une organisation à construire un centre de données aux États-Unis d’une manière plus durable. Grâce à notre travail de conseil en matière d’efficacité énergétique et de nouvelles constructions, notre équipe dispose de l’expertise pour conduire les changements nécessaires dans le secteur.
Malgré une augmentation de 60 % de la demande de services, la demande mondiale d’énergie des centres de données peut rester pratiquement stable jusqu’en 2022 si les tendances actuelles en matière d’efficacité des infrastructures et du matériel des centres de données sont maintenues par des efforts mondiaux à travers l’industrie. Cependant, ces efforts doivent commencer le plus rapidement possible.