16 décembre 2021
Se déroulant sur une période de deux semaines à Glasgow (du 31 octobre au 12 novembre), la Conférence annuelle des Parties (COP) des Nations Unies est une occasion rare pour les représentants des 197 pays participants d’échanger collectivement de solutions à la crise climatique. La 26e COP revêt une importance particulière car elle succède à la COP21, au cours de laquelle l’accord de Paris a été signé. À Paris, les pays se sont engagés à maintenir le réchauffement de la planète « bien en deçà de 2°C » par rapport aux niveaux préindustriels, et à poursuivre les efforts pour rester dans la limite de 1,5°C.
Le sommet de Glasgow était un évènement crucial car il coïncidait avec trois échéances majeures : la soumission des contributions déterminées au niveau national (CDN) mises à jour, la réalisation de l’objectif de 100 milliards de dollars pour le financement de la lutte contre le changement climatique et l’adoption des dernières mesures du règlement de l’accord de Paris, à savoir l’article 6 sur les marchés du carbone. Il s’est également tenu à la suite de la publication du dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) au début de l’année, qui montre que nous avons déjà atteint un réchauffement de 1,1 °C et que le temps est compté pour maintenir un réchauffement de 1,5 °C à portée de main. Le sommet de Glasgow a donc été présenté par les hôtes britanniques comme la dernière chance de « maintenir 1,5°C en vie ».
Le Pacte climatique de Glasgow a été le principal accord conclu au cours de la nuit de clôture du sommet et contient des engagements clés sur le charbon, le financement du climat et les promesses de réduction des émissions.
En ce qui concerne le charbon, le combustible fossile le plus émetteur de gaz à effet de serre, l’accord prévoyait à l’origine une « élimination progressive » de l’énergie produite à partir du charbon, mais la proposition a été modifiée en « réduction progressive » en raison des demandes de dernière minute de l’Inde et de la Chine. Il s’agit néanmoins d’un progrès puisqu’est contenue la première mention explicite des combustibles fossiles dans un texte de la COP.
Sur la question financement de l’adaptation, l’accord reconnaît avec un « profond regret » que l’objectif de fournir 100 milliards de dollars par an pour les efforts d’atténuation dans les pays en développement n’a pas été atteint, mais il exhorte les pays développés à au moins doubler le montant du financement climatique annuel qu’ils transfèrent aux pays en développement d’ici 2025, sur la base des niveaux de 2019.
Le Pacte reconnaît que la mise à jour des CDN tous les cinq ans, sous réserve du mécanisme de « cliquet » prévu par l’accord de Paris, laisse trop de place à l’inaction. Il appelle donc les pays dont les objectifs de réduction des émissions ne sont pas conformes aux limites de 1,5°C ou 2°C, à présenter des objectifs plus ambitieux d’ici la fin de l’année prochaine, puis à soumettre une NDC actualisée chaque année.
Pleins feux sur le secteur de l’environnement bâti
Un premier pas dans la bonne direction lors de la COP26 a été l’inclusion d’une journée (le 11 novembre) entièrement consacrée aux villes, aux régions et à l’environnement bâti. Il s’agit en soi d’une réussite et d’une reconnaissance bienvenue de la nécessité de renforcer la collaboration entre les parties prenantes du secteur. 26 nouvelles initiatives d’action pour le climat ont été annoncées ce jour-là, dont les suivantes :
– 1 200 milliards de dollars d’actifs immobiliers sous gestion font désormais partie de Race To Zero, une campagne des Nations unies visant à accélérer le passage à une économie décarbonée. La campagne bénéficie désormais du soutien de 1 049 villes et gouvernements locaux représentant 722 millions de personnes.
– 44 entreprises comprenant des promoteurs, des concepteurs et des gestionnaires d’actifs, représentant collectivement 85 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel, ont signé l’engagement Net Zero Carbon Buildings du World Green Building Council (WGBC).
– Le UK Green Building Council (UKGBC) a lancé sa Whole Life Carbon Roadmap (feuille de route sur le carbone pour le cycle de vie complet), qui définit les mesures à adopter pour atteindre des émissions nettes nulles lors de la construction, de l’exploitation et de la démolition des bâtiments et des infrastructures.
Si la multitude de coalitions et d’objectifs politiques à long terme dans l’environnement bâti est louable, des progrès restent à faire dans un secteur qui représente 40 % des émissions annuelles mondiales. Sur les 186 pays qui ont soumis des CDN à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), seuls 136 mentionnent les bâtiments, tandis que 36 seulement font spécifiquement référence aux codes du bâtiment. La plupart des pays n’incluent pas d’objectifs complets de décarbonisation des bâtiments et laissent largement de côté les questions relatives aux matériaux de construction. Ainsi, lors de la COP27 en Égypte, on peut s’attendre à ce que l’environnement bâti reste au cœur des discussions.
La finance durable : une priorité majeure pour la présidence britannique
La journée de la finance a vu le chancelier de l’Échiquier britannique, Rishi Sunak, présenter des initiatives visant à faire du Royaume-Uni le premier centre financier aligné sur le principe du zéro émission au monde. Dans le cadre des plans annoncés pour atteindre cet objectif, il a présenté les détails des exigences de divulgation durable (SDR) du Royaume-Uni – un ensemble d’obligations visant à assurer une transparence accrue des pratiques d’investissement durable. Cette annonce intervient alors que les acteurs du marché financier alignent leurs pratiques de divulgation sur le règlement européen relatif à la divulgation d’informations financières durables (SFDR). L’interopérabilité entre les deux systèmes sera en effet essentielle pour permettre la transition du secteur financier vers des investissements plus durables, comme le souligne un article récent de notre consultante politique senior, Agathe Kuhn.
Parmi les autres évolutions notables dans le monde de la finance durable, on peut citer :
– Le lancement de l’International Sustainability Standards Board (ISSB), géré par l’International Financial Reporting Standards Foundation, l’organisme comptable mondial. Il vise à établir des normes de communication sur le climat cohérentes au niveau mondial pour les marchés financiers.
– La Glasgow Financial Alliance for Net Zero (GFANZ) – une coalition de banques, d’assureurs et d’investisseurs dirigée par Mark Carney – qui a annoncé que 130 billions de dollars de financement du secteur privé sont désormais engagés en faveur du zéro carbone. Toutes les institutions membres se sont engagées à atteindre le niveau net zéro d’ici 2050 et à atteindre des objectifs intermédiaires d’ici 2030 dans tous les domaines d’émission.
De manière générale, la COP26 a montré que la réduction des émissions est une priorité pour presque tous les pays du monde. Il est donc inévitable que les entreprises retardataires deviennent la cible d’une réglementation future, et les investisseurs doivent tenir compte de l’effet qu’une surveillance politique et réglementaire accrue aura sur les entreprises dans lesquelles ils investissent. Après le sommet, l’équipe dirigeante des Principes pour l’investissement responsable des Nations unies a conseillé aux investisseurs d’être attentifs aux « changements réglementaires ou législatifs » découlant des nombreux accords intergouvernementaux signés lors du sommet.
De plus, face aux ambitions peu convaincantes des plus grands émetteurs mondiaux, les arguments en faveur de la protection des actifs physiques contre les changements climatiques sont de plus en plus nombreux, afin de se prémunir contre le risque de perte d’actifs. Dans un rapport sévère adressé aux clients après la clôture de la COP26, Jessica Alsford, stratège en actions chez Morgan Stanley, et son équipe ont averti que « les objectifs actuels suggèrent qu’il est peu probable de maintenir le réchauffement à 1,5°C » et que « les investisseurs devront donc se concentrer davantage sur les risques physiques du changement climatique, par exemple l’impact des conditions météorologiques extrêmes sur l’agriculture, les infrastructures et la productivité ».
À l’avenir, les arguments en faveur de la réduction des émissions des actifs immobiliers ne feront que se renforcer – d’ici 2030, les bâtiments efficaces devraient représenter une opportunité d’investissement de 24 700 milliards de dollars. Les engagements pris lors de la COP26 devraient donner un nouvel élan aux investisseurs qui cherchent à réduire les émissions dans l’ensemble de leur portefeuille. Maintenant que la COP26 a clairement établi les objectifs urgents de réduction du carbone que notre industrie doit atteindre, Longevity Partners saura vous expliquer exactement comment y parvenir. Nous vous accompagnons à chaque étape de votre projet, en vous proposant une gamme complète de services de développement durable dans le monde entier, afin de vous aider à atténuer votre risque climatique, à préparer l’avenir de votre entreprise, à optimiser la performance de vos bâtiments, à certifier vos actifs et à développer et mettre en œuvre des feuilles de route » zéro carbone « .
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